Ce qu’on ne peut pas montrer dans les films iraniens
Propos du réalisateur Adbolrez Kahani tirés de son entretien publié sur France 24
La représentation des femmes. Il y a beaucoup de choses qu’on ne peut pas montrer dans les films en Iran. Chaque femme doit être couverte de manière islamique tout le temps et cela donne lieu à des situations ridicules. Dans les films iraniens, les femmes portent constamment le hijab, même quand elles sont seules ou en famille, alors que la charia et la loi iranienne prévoient qu’elles ne doivent le porter que devant des étrangers.
Le contact physique. Nous ne pouvons pas montrer un homme et une femme dans le même lit, même complètement couverts et à un mètre de distance. Dans n’importe quelle situation, une actrice et un acteur ne peuvent pas se toucher. Imaginez que l’un d’entre eux est malade. Nous ne pouvons pas montrer qu’ils vont se toucher, un geste tellement simple et naturel. Dans les films iraniens, quand un personnage est malade ou blessé, l’autre peut seulement crier ou pleurer. Nous ne pouvons pas montrer de boisson alcoolisée ou de drogue dans les films. J’ai tourné un film en France, On a le temps, dans lequel certaines scènes montrent des personnes qui ne sont pas iraniennes en train de boire, de danser, et donc de se toucher. On m’a demandé de toutes les couper. Si je le faisais, je perdais vingt minutes du film, qui devenait alors un court-métrage. Je ne l’ai pas fait, et je n’ai donc pas eu l’autorisation de le diffuser.