De l'humain au loup : transformations
La métamorphose d’un homo sapiens en canis lupus est souvent un moment spectaculaire. Dans Les enfants loups, Mamoru Hosoda et ses animateurs l’ont joué plutôt sobre. Quand l’homme-loup révèle à Hana son côté animal, la seule transformation visible est celle de sa main. L’essentiel de la métamorphose se déroule hors-champ, alors qu’on voit Hana le regarder. Hosoda est plus intéressé par la réaction de Hana que par le pouvoir de son petit copain. Au début du deuxième extrait, Yuki passe sans transition d’humain à animal à la faveur d’un mouvement de tête. Lors du passage inverse à la fin (de louveteau à fille), le réalisateur utilise le hors-champ, situé cette fois-ci juste sous le cadre.
Regardons maintenant plusieurs transformations des plus célèbres hommes-loups du cinéma fantastique : les loups-garous.
Dans Le loup-garou (1943), le premier grand film de lycanthrope, la seule transformation visible est celle des jambes qui se couvrent de poils grâce à une série de surimpressions. Le changement du reste du corps n’est révélé qu’au début de la séquence suivante, après une ellipse.
Les progrès des effets spéciaux permettent, dans les années 1980, de montrer des transformations beaucoup plus détaillées. Dans Teen Wolf (1985), qui a inspiré la série télé, la première métamorphose de Michael J. Fox (qui venait de tourner Retour vers le futur) utilise des effets mécaniques (fausse tête, oreille qui pousse).
Dans Underworld (2003), la transition du « lycan » commence avec un effet de maquillage (la dentition) avant de recourir à la technique numérique du morphing pour montrer la transformation de la tête en un seul plan. Dans le deuxième film de la saga Twilight (2009), la transformation rapide de tout le corps est montrée sans coupe.