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Le portrait selon Varda

Agnès Varda, la réalisatrice du film Les glaneurs et la glaneuse, a toujours créé des autoportraits et des portraits. 

Ses autoportraits mêlent la photographie, la peinture, la céramique, le cinéma… Tout au long de sa carrière, elle ne cesse de se mettre en scène, avec humour ou dans une quête plus existentielle, à l’image ou à travers sa voix. En voici quelques exemples.

Dans cet autoportrait pris à Venise en 1962, Agnès Varda se met en scène devant une toile de Giovanni Bellini. Impossible de ne pas remarquer certains points de ressemblance…

© succession agnès varda - fonds agnès varda déposé à l'institut pour la photographie des hauts-de-france

Pour celui-ci, Agnès Varda utilise la méthode de la mosaïque.

© succession agnès varda - fonds agnès varda déposé à l'institut pour la photographie des hauts-de-france

Agnès Varda réalise également un autoportrait sous forme filmique grâce au film Les plages d’Agnès, un docu-fiction, à travers une balade sur les différentes plages de sa vie. Dans cette image extraite du film, Varda fait son autoportrait sur une plage, grâce à un miroir.

© 2008 ciné-tamaris

Ses propres portraits lui permettaient de brosser celui des autres. Souviens-toi, dans son film Les glaneurs et la glaneuse, tout en ressortant une photo de l’autoportrait du peintre Rembrandt, elle dit : “Filmer d’une main, mon autre main”.

© 2000 ciné-tamaris

Son projet est de faire le portrait des glaneur.euse.s, ceux et celles qui ramassent au sol, et qui le font par obligation ou par choix. Mais elle se considère aussi comme une glaneuse, puisqu’elle cherche et ramasse des images pour être une cinéaste. Il s’agit donc du portrait d’une certaine catégorie de personnes, mais aussi celui d’une cinéaste, qui se filme à travers les autres.

Agnès Varda dresse ainsi différents portraits de glaneur.euse.s, ce qui lui permet de dépeindre une société qui produit autant d’abondance que de misère. Le portrait devient un prétexte pour aborder les thèmes qui lui sont chers, tels que la marginalité et le quotidien des individus.

En 1975, Varda vit depuis 20 ans dans une rue un peu particulière à Paris et y réalise un documentaire un peu particulier. Il s’agit de la rue Daguerre. Tu as déjà entendu parlé de Daguerre ? C’est l’un des inventeurs de la photographie !

Avoue que c’est une sacrée coïncidence qu’une cinéaste photographe comme Agnès Varda ait posé ses valises dans une rue qui porte ce nom ! Elle y vécut toute sa vie !

En 1975, elle a réalisé Daguerréotypes, un portrait cinématographique des commerçant.e.s de sa rue. Boulanger.ère, parfumeur.se, coiffeur.eus, boucher.ère, plombier.ère, Varda est allée à la rencontre de tou.te.s les commerçant.e.s que le câble éléctrique de sa caméra (branché dans sa maison) lui permettait de filmer !

© 1975 ciné-tamaris
© 1975 ciné-tamaris
© 1975 ciné-tamaris

Elle porte attention aux gestes quotidiens de ces commerçant.e.s pour raconter une réalité  qui appartient désormais à un autre temps. Pour elle, le réel et ses individus sont des objets de poésie méritant d’être associés à l’art. Elle dit, dans Daguerréotypes : “Chaque matin, le rideau se lève au théâtre du quotidien”.

Pour finir, bien des années plus tard, en 2017, Agnès Varda fait du portrait photographique, le sujet d’un nouveau documentaire “sur la route”. Il s’agit de Visages, villages. A l’aube de ses 90 ans, il lui semblait un peu difficile de se lancer seule un tel projet. Alors, elle a fait appel à un copain, de 40 ans cadet, JR. Tu connais JR ?

JR est un artiste français contemporain qui pratique le collage photographique géant, créant parfois des illusions d’optique telle que celle-ci, réalisée directement au Trocadéro de Paris. Il a réalisé plein de projets géniaux dans le monde entier et aussi fait des films. Comme Agnès Varda, Pixivore adore son travail et te conseille vivement d’aller le découvrir plus en détail par ici >> www.jr-art.net/fr 

Tous deux embarquent à bord d’un camion photographique, se filment l’un l’autre, et se baladent aux quatre coins de la France (notamment chez nous, dans le Pas-de-Calais), où il.elle rencontrent des gens qui leur racontent leurs souvenirs et leurs visions de la vie. Chaque rencontre donne lieu à un magnifique portrait photographique qu’il.elle collent sur les murs, dans un format gigantesque.

© JR / ciné-tamaris

Varda ne s’est pas uniquement servie de la photographie et du documentaire pour réaliser des portraits, elle s’est bien entendu servie de la fiction. Pour faire le portrait de marginalité, comme dans Les glaneurs et la glaneuse, elle a réalisé Sans toit ni loi, qui raconte les dernières semaines de vie d’une jeune vagabonde retrouvée sans vie. Pour faire le portrait de la jeunesse féministe française des années 1970, elle réalise L’une chante, l’autre pas, un musical féministe. Elle a même réalisé des films qui racontent la vie ou font le portrait de personnalités célèbres, tel que Jacques Demy, réalisateur et mari de Varda, avec le documentaire-fiction Jacquot de Nantes.

En parlant de portrait et d’autoportrait, Pixivore te partage ici l’un des épisodes de la Web-série : mon collège au cinéma dans le lequel tu pourras voir tes camarades de Marquion se prêter à l’exercice de dessiner leur autoportrait !

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