Les héros sensibles de Nicholas Ray
Johnny Guitare est l’un des 24 longs métrages réalisés par Nicholas Ray entre 1946 et 1980. Deux de ses plus beaux films mettent en vedette des personnages jeunes, entre l’adolescence et l’âge adulte, ce qui n’était pas fréquent dans le cinéma américain de l’époque. Dans Les amants de la nuit, son premier film en 1949, Nicholas Ray mélange romantisme et tragédie en suivant la cavale de Bowie, un petit délinquant évadé de prison, qui tombe amoureux de Keechie, la nièce de l’un de ses complices.
La fureur de vivre (1955) est, avec Johnny Guitare, le film le plus célèbre de Nicholas Ray. Il est sorti après l’accident de voiture mortel de son acteur principal, James Dean, à l’âge de 27 ans. Le film et sa vedette sont encore de nos jours une référence pour des cinéastes et des comédien.ne.s (il est par exemple cité dans Camille redouble, qui fait partie de la filmothèque Pixivore). James Dean joue Jim, un lycéen angoissé, en conflit avec ses parents et qui participe à des affrontements violents (voir le jeu de la « poule mouillée » dans le montage ci-dessous, qui te rappellera, en plus dangereux, certaines courses de Fast and furious).
Johnny Guitare a aussi un personnage de jeune immature et tourmenté : Turkey, l’un des membres du gang du Dancing Kid.
Vienna et Johnny sont plus âgés que les héros de Les amants de la nuit et de La fureur de vivre, mais ce sont aussi des marginaux aux émotions à fleur de peau. Dans les trois films, les personnages principaux trouvent, pendant une nuit, un refuge (cabane, maison abandonnée ou cuisine) où ils peuvent exprimer leurs sentiments.