Être à part
S’il y a bien un sentiment qui réunit Eric (Gente de bien), Ash (Fantastic Mister Fox) et Julien (Au revoir les enfants), c’est celui d’être à l’écart. Penchons-nous sur quelques-uns des moyens utilisés pour nous faire ressentir leur isolement.
Dans l’extrait 1 de Gente de bien, Eric est séparé des membres de sa famille (qui est en fait sa belle-famille). Fais bien attention à deux choses : les ouvertures et le rapport entre ce qui est net et ce qui est flou. On voit Eric par l’encadrement de la porte ? C’est un surcadrage qui l’enferme encore plus dans son coin et renforce son isolement. Dans le premier plan, le garçon est net alors que l’arrière-plan est flou. A la fin de l’extrait, c’est le contraire. Quelle impression dans les deux cas ? Qu’Eric n’est pas intégré dans son environnement et que les adultes qui parlent ou déménagent ne s’intéressent pas à lui. Un autre personnage qui sera aussi dans le flou est Gabriel. On comprend qu’il est de plus en plus mal à l’aise lors des vacances avec la famille riche. A son tour, il est alors isolé par la caméra…
Tu retrouveras dans Au revoir les enfants des plans utilisant le surcadrage. Que nous disent-ils sur Julien ? D’abord qu’il a un tempérament mélancolique (extrait 1), puis qu’il est intrigué par Julien – tout en gardant ses distances au début de l’histoire (extrait 2).
Si le héros de Fantastic Mr. Fox se sent à l’étroit dans son rôle de père de famille, son fils Ash a un autre problème, celui de ne pas se sentir à la hauteur. Regarde les deux extraits : les cadrages insolites, ainsi qu’un plan en plongée (extrait 1), renforcent la petite taille d’Ash, qui éprouve un complexe d’infériorité vis-à-vis de son père et de son cousin Kristofferson.