New York, 1954. La jambe cassée et coincée dans un plâtre, Jeff, journaliste-photographe, est contraint de rester dans son appartement. Pour éviter l’ennui et en attendant l’invention d’Instagram pour scroller sur des vidéos de chats, il se passionne pour la vie de ses voisins et voisines qu’il scrute depuis sa fenêtre. Pixivore t’a fait une sélection de jeux vidéo, qui se moquent comme Jeff de l’intimité des autres et nous interrogent sur le plaisir coupable du voyeurisme.

Je vous vois.

La force de la fiction, qu’elle vienne d’un film ou d’un jeu vidéo, c’est de nous mettre à la place de quelqu’un d’autre et de confronter notre morale à l’histoire qu’on nous raconte. Est-ce qu’on aura agi de la même façon que le personnage ? Et pourquoi ? Dans Do not feed the monkeys, tu as comme consigne d’espionner tes voisin.e.s depuis ta chambre grâce à des caméras de surveillance (charmant). Un groupe de singes savants t’ordonne d’observer ces humains… mais sans interagir avec eux.elles. À toi de voir si tu franchis la ligne et quelles en seront les conséquences !

Ange gardien

Et si on plongeait directement dans la tête des gens ? C’est que le jeu I am dead te propose littéralement de le faire. Tu incarnes le conservateur du musée d’une petite île paisible et comme son nom l’indique, tu es mort.e. Avec tes nouveaux pouvoirs fantomatiques, tu vas pouvoir rentrer dans les maisons, les meubles, les gens et de l’intérieur aider tout ce petit monde à résoudre ses conflits moraux mais aussi à affronter l’éruption d’un volcan qui menace l’île. Une aventure sous forme de conte bienveillant – un inclassable du jeu vidéo à découvrir de toute urgence !

Où est Charlie ?

Reprenant le concept du jeu de société “Oeil de Lynx” ou les albums “Où est charlie ?”, Hidden Folks nous demande de fouiller les différents niveaux à la recherche d’éléments bien précis cachés dans le décor. Qui dit jeu vidéo dit interaction, et certains éléments ne vont apparaître que si tu titilles le décor là où il faut. En plus, tout les sons du jeu sont bruités à la bouche et c’est super drôle.

Directement inspiré du film

Le parti-pris du film d’Hitchcock est tellement marquant que l’équipe du jeu Fire Escape ne se cache pas de l’avoir directement adapté en jeu vidéo. Pensé comme une expérience en réalité virtuelle pour pousser l’immersion à fond, tu vas pouvoir espionner tes voisin.e.s – et à la différence du film – influencer le déroulement de l’histoire pour obtenir la meilleure fin possible (selon ta propre morale, bien entendu…).

Quand on est enfant, y a des fois où l’école, les parents ou l’injustice, c’est juste trop gros à encaisser et on explose. C’est le cas d’Antoine Doinel, le héros du film Les 400 coups, qui inaugure la Nouvelle Vague, ce mouvement artistique cherchant à redéfinir le cinéma. Focus sur 4 jeux vidéo qui font écho aux thématiques du film :

Noir et blanc

Attendu au tournant pour son premier film, le réalisateur François Truffaut, travaille avec grand soin sa mise en scène. Il choisit de tourner en noir et blanc pour coller à la réalité brute de son scénario. Parmi les jeux vidéo qui utilisent le noir et blanc comme élément de mise en scène, celui d’aventure Ghost of Tsushima fait exception. Il intègre un filtre “Kurosawa” activable dans les options qui reprend les codes graphiques des films de samouraïs du japonais Akira Kurosawa. Ou comment avoir la sensation de “jouer le cinéma”.

Problèmes familiaux

Antoine Doinel a de sérieux soucis de communication avec sa famille. Comment pourraient-ils se réconcilier ? On peut trouver des réponses avec Gone Home, un jeu vidéo atypique qui centre son expérience sur son histoire. On explore une maison familiale, grande, déserte et un peu flippante, mais ce n’est pas un jeu d’horreur ! On comprend petit à petit les relations compliquées entre l’héroïne qu’on incarne et le reste de sa famille. On comprend surtout les motivations de chacun et le chemin à suivre pour se réconcilier.

Ici, c’est Paris

Les 400 coups débute par un travelling dans les rues iconiques de Paris. Le décor est planté. Remember Me prend le parti de poser son histoire dans la même ville – mais en 2084 sous une version futuriste qui donne peu d’espoir pour notre avenir. Quand le film s’ancre dans la réalité, ce jeu vidéo tend vers une Paris fictionnelle pour mieux nous alerter des enjeux du monde de demain.

Faire les 400 coups

Pour finir sur une note joyeuse, Pixivore te conseille la réédition du jeu Titeuf Méga Party qui reprend l’idée d’une bande d’enfants moins intéressés par l’école que par toutes les bêtises qu’on peut y faire. Titeuf et sa bande, avec des dizaines de mini-jeux, savent nous rappeler que la jeunesse se partage aussi avec des ami.e.s et dans le refus du monde trop carré des adultes.