Musiques mongoles
Même si la performance d’Amra a été créée spécialement pour Les racines du monde, l’émission Mongolia’s Got Talent est une vraie émission. C’est, comme La France a un incroyable talent, l’une des déclinaisons de Britain’s Got Talent, lancée en 2007. L’émission mongole a sa chaîne YouTube, où l’on peut voir que les chansons traditionnelles comme celle d’Amra sont plutôt rares.
Dans une autre émission de télé-crochet musical, la version britannique de The Voice, on peut voir le chanteur australo-mongol Bukhu, qui maîtrise les deux éléments les plus reconnaissables de la musique traditionnelle mongole. Le premier est le morin khuur, un instrument à cordes, faites de poils de queues de cheval, au manche sculpté en forme de tête de cheval. Le deuxième est le chant de gorge (khöömii), qui donne des sons très particuliers.
Le chant de gorge est ce qu’on appelle un chant diphonique, une technique vocale qui permet à une seule personne de chanter deux notes en même temps. C’est une technique qui demande beaucoup d’entraînement. Voici un autre exemple de chant de gorge accompagné par le morin khuur, cette fois filmé en Mongolie.
La chanteuse Urna Chahar-Tugchi est également très connue en Mongolie. C’est elle qui joue le personnage principal dans Les deux chevaux de Gengis Khan de Byambasuren Davaa, dans lequel elle interprète aussi la bande originale !
Urna Chahar-Tugchi est née en Mongolie intérieure, qui est une région de la Chine depuis 1911 (pour en savoir plus, regarde l’émission « Le dessous des cartes » sur la page du film). Les traditions mongoles y sont très fortes et très présentes, malgré la volonté du régime chinois de les effacer au profit des traditions chinoises (à ce sujet, Pixivore te partage ci-dessous une petite vidéo).
Dans ses chants, Urna Chahar-Tugchi utilise les techniques vocales de la musique mongole traditionnelle, comme tu peux l’écouter dans la seconde vidéo ci-dessous.
Mais au-delà de la musique traditionnelle, il y a une grande diversité musicale en Mongolie. Une scène rap s’est, par exemple, développée à partir des années 1990. Ce morceau réunissant plusieurs rappeurs mongols mélange rythmes modernes et sons à l’ancienne, un peu comme le fait Manau avec la musique bretonne dans La tribu de Dana.
Comme dans la plupart des pays, il est malheureusement plus difficile pour les filles de se faire une place dans le milieu de la musique. Sur le site internet Madame rap qui recence des rappeuses dans le monde entier (et que Pixivore te conseille fort !), on en découvre trois qui envoient du lourd pour la Mongolie :
Il existe enfin un groupe mongol connu dans le monde entier. C’est The Hu, qui intègre à sa musique metal le morin khuur et le khöömii. Attention, ça décoiffe.
